Approche projet
[...] d'importants problèmes avec l'approche projet «classique» contrôlés par les bailleurs de fonds sont apparus de façon de plus en plus nette, notamment:
- manque d'appropriation locale avec des conséquences négatives sur la durabilité des résultats;
- profusion de projets financés par de multiples bailleurs de fonds ayant chacun leurs propres méthodes de gestion, qui s'est soldée par d'énormes (et inutiles) coûts de transaction supportés par les bénéficiaires de l'aide au développement;
- l'instauration de plusieurs systèmes différents de gestion, de financement et de suivi/rapports, a plus souvent miné la capacité et la responsabilité locales qu'il ne les a stimulées; et
- l'approche projet a favorisé une vue étroite de la manière dont les fonds étaient utilisés sans considérer le problème de «fongibilité».
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[...] l'approche sectorielle a trois objectifs communs:
- renforcer l'autonomie des États partenaires dans la prise de décision en matière de politique et stratégie sectorielles et de dépenses sectorielles;
- accroître la cohérence entre la politique sectorielle, les dépenses et les résultats grâce à une plus grande transparence, davantage de dialogue et en assurant une vision globale du secteur;
- minimiser autant que possible les coûts de transaction liés à l'apport de financements extérieurs, soit par l'adoption de procédures nationales soit par l'harmonisation progressive des modes de faire des bailleurs de fonds.
Source : Commission Européenne - "Lignes directrices - Gestion du cycle du projet"
Les bailleurs de fonds ont pour objectif de fournir une aide efficace, mais les moyens pour y parvenir peuvent diverger. Le déclin de l'approche-projet, jugée trop inefficace (appropriation par le pays bénéficiaire faible, fragmentation excessive des projets, coûts de gestion élevés…) s'accompagne d'un recours croissant à l'approche programme, qui tend aujourd'hui à devenir la nouvelle modalité phare de mise en œuvre de l'aide au développement. Une approche-programme peut être destinée à financer une politique sectorielle, sous-sectorielle ou transversale.
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L'approche-programme est une manière de s'engager dans la coopération, un cadre de relations entre les bailleurs et les bénéficiaires. C'est un moyen privilégié pour mettre en œuvre les principes de la déclaration de Paris concernant les critères d'une démarche efficace de fourniture de l'aide [...]
Du côté du pays partenaire, il s'agit plus particulièrement de renforcer les capacités nationales à toutes les étapes du processus (élaboration des politiques, planification, exécution, suivi et évaluation). Le pays tirera profit de l'harmonisation par la réduction des coûts de transaction qui doit découler de la mise en place de ces procédures (réduction du nombre de mission, unicité du dialogue, etc.).
Les conditions de réussite d'une approche-programme
Pour atteindre ces objectifs, une approche-programme doit s'appuyer sur plusieurs facteurs clés de succès :
- L'assurance que le pays bénéficiaire possède une stratégie nationale de développement (souvent matérialisée par le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté) accompagnée de politiques sectorielles cohérentes dont la faisabilité financière est exprimée dans le Cadre des Dépenses à Moyen Terme.
- Les capacités institutionnelles du pays à mettre en œuvre la politique sectorielle. Les actions de renforcement de capacité peuvent alors permettre une meilleure gestion du programme.
- L'engagement des bailleurs de fonds à fournir une aide prévisible et stable.
- Les revues sectorielles, menées conjointement avec les bailleurs de fonds et les ministères concernés, permettent de suivre les résultats.
- Le suivi des résultats nécessite un système d'information fiable jusqu'au niveau déconcentré et la mise en place d'un ensemble d'indicateurs.
- Une entente entre les bailleurs et la bonne réalisation des principes d'harmonisation de l'aide.
Source : AfD - http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/NosProjets/Education/ApprocheProgramme